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7 décembre 2020

La Lettre du 06 décembre 2020 patrick-le-hyaric.fr/

 
 
La Lettre du 06 décembre 2020
patrick-le-hyaric.fr/
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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Bonjour à chacune et chacun,
 
Dans la suite du long texte que j’ai publié dans cette Lettre la semaine dernière, mon éditorial de L’Humanité Dimanche, dont le titre est « Libéralisme-autoritaire », revient sur le moment politique dans lequel nous sommes et les raisons pour lesquelles le pouvoir de monarchie présidentiel et autoritaire est poussé au bout. On nous avait dit « en marche ». Nous sommes bien en marche …. vers l’autocratie néolibérale. 
 
 
 
 
Libéralisme-autoritaire
 
L’éditorial de L’Humanité Dimanche du 03 décembre – par Patrick Le Hyaric.
 
Lire ici
 
 
Alerte : le pouvoir s’attaque aux fondements de la République démocratique et sociale
 
(publié dans la Lettre du 29/11)
 
Lire ici
 
 
Il est utile de rapprocher quelques faits et chiffres de la semaine qui se termine. Il montre l’ampleur de la lutte des classes qui se déroule sous nos yeux en pleine pandémie de Coronavirus.

Le Smic sera à peine revalorisé de l’augmentation légale soit 1% ce qui correspond à peine à une hausse de 12 à 14 € par mois. Pourtant celles et ceux qui sont payés au smic ont les métiers dont on a vanté le courage lors du premier confinement et depuis, « celles et ceux qui sont en première ligne ». Ou s’est envolée la belle reconnaissance de la Nation pour les travailleurs, caissières, aides à domicile, chauffeurs, agents de propreté, soignants et aide-soignants, etc… Oui, celles et ceux qui étaient les fantassins d’une « guerre » qu’avait cru bon de déclarer le président de la République, ceux qui « ont permis que la vie continue ».

Autre fait : l’Observatoire des inégalités a publié le 26 novembre un rapport indiquant qu’entre 2002 et 2008, c'est-à-dire avant la pandémie que nous traversons aujourd’hui, le taux de pauvreté est passé de 8% à 13%. Evidemment cette situation s’est encore considérablement aggravée et confirme ce que nous disent les associations de solidarité qui signalent l’affluence de nouvelles franges de la population, notamment des jeunes, pour pouvoir se nourrir.

Autre fait : une véritable vague de licenciements commence à déferler sur la France. Certains organismes annoncent au moins 35 000 suppressions de postes de travail ces trois derniers mois. Ce chiffre reste sous évalué car il faudrait y ajouter les faillites de très petites entreprises qui poussent celles ou ceux qui en étaient les propriétaires vers Pôle emploi.

Cette situation risque de s’amplifier encore même s’il faut reconnaître que le gouvernement débloque des moyens financiers pour empêcher le pire ; ils ne seront toutefois pas suffisants. Ajoutons que les délocalisations se poursuivent dans un silence assourdissant.

Autre fait, à l’échelle de la planète cette fois : l’Onu prévient que l’actuelle crise sanitaire pourrait se transformer en tragédie humanitaire dans certains points du globe avec des famines. 32 millions de personnes seraient en train de basculer dans l’extrême pauvreté.
Le comble est qu’alors que la violence de cette crise n’a pas encore dévoilé l’amplitude de tous ses dégâts, le monde de la finance et des affaires se vautrent sur des lits d’or et d’argent. Qu’on en juge toujours par des informations parues cette semaine. La Réserve fédérale américaine a fait remonter les cours en bourse à Wall-Street en injectant massivement de la monnaie dans le circuit. Petit détail : elle l’a fait en confiant la responsabilité de la gestion de ces milliers de milliards de dollars au fonds de gestion « Black-Rock ». Le géant de la finance américaine s’est donc trouvé juge et partie dans la gestion de… 7500 milliards de dollars d’actifs. Autant demander à un renard de garder le poulailler. Il est important de souligner qu’une partie des fonds dégagé par la Banque centrale européenne sont aussi administrés de cette manière.

Autre fait : un confrère de la presse économique titrait mardi 1 décembre je cite « Le CAC 40 boucle son meilleur mois en plus de 30 ans ». D’un côté donc la pauvreté qui galope, de l’autre la flambée boursière. En effet l’indice de capitalisation boursière est passé de 300 milliards d’euros à 1700 milliards. Sûr qu’après cela on ne trouve pas d’argent pour le petit commerçant ou l’artisan ! Pas d’argent disponible pour faire des prêts garantis par l’État pour certaines entreprises, alors qu’en un mois la valorisation des banques Société générale, BNP-Paribas et Crédit agricole a bondi de 40%... comme du reste celle de Total ou encore Axa, qui ne veut pas abaisser les frais d’assurances pour les petits commerçant qui en ont tellement besoin en ce moment, ou Airbus qui dégraisse. C’est exactement cela la « lutte des classes » : celle des possédants, qui exploitent, spolient, aliènent les classes travailleuses et épuisent les ressources naturelles.

Et, comme toujours, le capital et ses mandataires s’apprêtent à faire payer ce qu’ils appellent la crise par les travailleurs et les retraités.

C’est le sens de la petite musique autour du retour de la « contre-réforme » des retraites et celui autour de la nécessité de rembourser « la dette ». La dette ? Oui, celle qui est amplifiée pour donner des milliards et des milliards d’euros d’argent public aux grandes sociétés multinationales. Non seulement, elles vous exploitent mais en plus vous devrez les payer pour cela. C’est à peine une plaisanterie ! Tout ceci sera évidemment caché derrière de grands discours autour de la nécessité de redresser l’économie. Nous devons prendre l’offensive et contrecarrer arguments par arguments la propagande du capitalisme international, et organiser le combat.
 
 
Décès de M. Giscard d’Estaing et bataille idéologique
 
 
Pour celles et ceux qui douteraient de la force insidieuse de cette bataille idéologique, il n’est à regarder lucidement le déferlement médiatique qui s’est abattu dans nos radios et télévisions à l’occasion du décès de M. Giscard d’Estaing.

Que le décès d’un ancien président de la République, comme de tout être humain, impose respect et compassion est tout à fait normal. J’adresse moi aussi mes condoléances à ses proches et ses amis politiques. Par delà les idées et les combats, je suis de ceux qui respectent les adversaires ou les concurrents. C’est une éthique de vie et de comportement. Mais, sérieusement, les médias ont-il été aussi louangeurs et respectueux au moment du décès de Georges Marchais, de celui de Jean Kanapa ou même de Louis Aragon ? Il suffit d’ouvrir les archives pour s’en rendre compte. 
 
Mais venons-en au fond : quel est l’objectif de ce déferlement ? Oui, des avancées sociétales ont été obtenues sous le mandat de VGE. Mais ces conquis nouveaux étaient issus du rapport de force et des aspirations exprimées lors du grand mouvement de mai 1968 et étaient devenues incontournables. Ajoutons que M. Giscard n’est élu en 1974 qu’avec seulement 400 000 voix d’avance. C’est aussi un moment ou la force électorale du Parti communiste reste aux alentours de 20%. Ce parti étant une force motrice de la préparation de la victoire de la gauche qui était tout à fait possible dès les élections législatives de 1978.
 
Rappelons aussi que, M. Giscard d’Estaing, ce n’est pas le pouvoir de 1974 à1981 mais bien de 1959 à1981, au gouvernement et à la présidence après son temps de députation, auquel il faudrait encore ajouter qu’il a été choisi par les puissants et les européistes pour piloter une intégration renforcée des pays au sein d’une Union européenne, détruisant souveraineté nationale et souveraineté populaire. Certes la création de Vulcania est importante mais n’a rien à voir avec ce service docile et fidèle aux intérêts du capitalisme internationalisé et financiarisé dont il a jeté les bases durant son septennat. Giscard, c’est celui qui inventa grandeur nature la spoliation populaire au service des marchés financiers naissants. Il fit un emprunt de 6 milliards de francs et le pays en remboursa 90 milliards. A la suite de quoi les impôts augmentèrent au nom du « remboursement de la dette ». Il inventa même « l’impôt sécheresse », en 1976, avec son compère de premier ministre M. Barre.

La campagne de propagande vise un second objectif : accréditer l’idée que les Français qui avaient un si bon président n’aurait jamais dû s’en débarrasser en 1981. Si la gauche avait été battue, l’œuvre réformatrice (au service du capital) de ce bon président aurait pu être poursuivie. A partir de là, nombre de commentateurs se mettent à broder autour du thème de la ressemblance ente l’actuel président et celui qui vient de décéder.
 
On suggère donc par là qu’on peut reprendre ce fil et se courber face à la volonté « réformatrice » de M. Macron. Autrement dit : « braves citoyens qui souffrez tant, évitez de vous replonger dans les puissants mouvements sociaux qui ont eu lieu entre 1974 et 1981 contre le pouvoir Giscard-Barre et ne pensez surtout pas à une alternative de gauche car vous avez le nouveau réformateur de la trempe de Giscard qu’est M. Macron ».

Bref, ce ne sont pas les adversaires politiques de M. Giscard d’Estaing les irrespectueux, mais bien celles et ceux qui se servent de son décès pour mettre ne place une formidable opération de propagande au service du système.
 
 
Cause animale : alliée du capital  ?
 
 
Je ne peux terminer cette lettre en posant une question fondamentale : la cause animale n’est t’elle pas destinée à servir la cause du capital ?

Ainsi, on apprend cette semaine qu’à Singapour, le gouvernement vient d’autoriser la commercialisation de nuggets de poulets fabriqués en laboratoire et, demain, de manière industrielle. Ces nuggets (comme les viandes bovines artificielles en cours d’élaboration à partir de cellules animales dans des start-up nord-américaines et financées par les géants du numérique) visent à dépasser les obstacles de la nature pour la production alimentaire et agricole pour augmenter les profits de nouveaux monopoles mondiaux du numériques. On voudrait que demain Amazone soit votre hôpital, qu’il vous apporte les médicaments, qu’il fabrique de la nourriture artificielle qu’il vous apportera sans doute en drone à votre domicile. Evidemment une multitude d’arguments nous seront servis pour justifier ce nouveau capitalisme numérique et alimentaire : libérer des terres, avoir moins d’animaux parce qu’ils polluent, ne plus détruire les forêts remplacées par l’élevage.
 
La vérité est que nous pourrions changer totalement nos modèles agricoles et alimentaires en valorisant l’agriculture familliale et paysanne. Le combat que l’on nous propose ici est de franchir une nouvelle étape pour la rentabilité du capital en tentant de passer outre les cycles de la nature. Certaines campagnes contre les paysans-travailleurs y participent très largement. Il est utile d’ailleurs de se pencher sur les financements de certaines associations se disant défendre la cause animale. Nous aurons l’occasion d’y revenir. Mais bonne nouvelle : la ferme des 1000 vaches, dans la Somme va être abandonnée.
 
 
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Patrick Le Hyaric
 
 
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