Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
avec marx
18 janvier 2021

La lettre de Patrick Le Hyaric - 17 janvier 2021 à 15:15

Michel Peyret <michel.peyret@gmail.com>

La lettre de Patrick Le Hyaric

Patrick Le Hyaric <lettre@patrick-le-hyaric.fr> 17 janvier 2021 à 15:15
Répondre à : contact.patricklehyaric@gmail.com
À : michel.peyret@gmail.com
http://patrick-le-hyaric.fr/
 
La Lettre du 17 janvier 2021
patrick-le-hyaric.fr/
 
 
 
Facebook
Twitter
Instagram
Youtube
 
 
Voir la version en ligne
 
 
Bonjour à chacune et chacun,
 
L’évolution de la pandémie, avec maintenant les « variants » du virus, occupe tous les esprits et inquiète beaucoup d’entre nous. La situation, plutôt anxiogène et peu propice aux rencontres et aux fêtes, n’est pas non plus propice au déploiement de luttes pourtant indispensables pour défendre le travail et les salaires. La « crise » sociale s’approfondit et les problèmes « psycho-sociaux » s’amplifient.

Tout ceci est encore aggravé par les doutes qui planent sur les capacités de produire des vaccins en quantité suffisantes et suffisamment rapidement pour les campagnes de vaccinations après les annonces de retard du laboratoire Pfizer. Nombre de nos concitoyens découvrent ainsi notre dépendance totale de laboratoires privés étrangers due pour une part essentielle à l’affaiblissement organisé de nos capacités de production, au bénéfice de la financiarisation de l’économie.

C’est ainsi que les plans de réductions d’activité et d’emploi à SANOFI sont inversement proportionnels à la courbe de ses cotations en bourse et des dividendes versés aux actionnaires. En ce moment même, SANOFI supprime encore 400 postes de travail. Cette firme est passée en quelques années de 11 laboratoires à 3 laboratoires. Voilà ce que nous sommes en train de payer en ce moment et cela ne va pas s’arrêter là, si nous laissons faire.

Contrairement aux thèses absurdes et quasi- criminelles des libéraux au service du capitalisme mondialisé et financiarisé, l’intérêt général commande de prendre le contrôle de cette entreprise pour construire avec les chercheurs, les salariés, les médecins, un pôle de santé public capable de faire face aux pandémies.

Il convient impérativement de mettre ces enjeux en débat car il y aura de nouvelles pandémies liées aux modifications climatiques et aux pertes de la biodiversité. Les petits commis essoufflés du capitalisme nous répètent que la nationalisation coûte cher. Mais combien coûte déjà (et va coûter) en espèces sonnantes et trébuchantes comme en vies humaines notre incapacité à faire face au COVID-19 qui, pour l’instant, se déjoue des êtres humains.

De la même façon, la question de la privatisation des brevets permettant les vaccins se pose avec force dès lors que ceux-ci ne sont possibles qu’avec une multiplicité de fonds public et sont le résultat non pas du capitaliste qui se l’accapare mais du travail d’équipes de chercheurs dans le monde entier, des salariés, d’un système de production et de distribution.

Un tel processus nouveau permettrait de nouvelles coopérations entre laboratoires afin de faire face à des insuffisances de capacité de production comme celles que nous connaissons actuellement. Songeons que la France est le seul membre du Conseil de sécurité de l’ONU à ne pas fabriquer de vaccins. Cet ensemble de constat m’a conduit à orienter mon éditorial de L’humanité Dimanche sur le thème « Capitalisme contre santé ». 
 
Capitalisme contre santé 
l'éditorial de l’Humanité du 14 janvier
 
"La bataille pour une refondation totale du système de santé, partant des demandes des personnels, des chercheurs et des usagers,  est plus que jamais fondamentale, comme celle de la nationalisation-appropriation des laboratoires privés."
 
Lire ici
 
Au train où vont les choses, il n’est pas exclu qu’il faille faire de tels constats pour d’autres secteurs d’activité tant la financiarisation ronge nos bases industrielles et agricoles.
 
Les plans de licenciements en cours cachent la question fondamentale d’un risque de décrochage en France dans des secteurs qui ont longtemps été considérés comme ses points forts dans le cadre de la division internationale du travail. Nous avons récemment vu ce qui s’est passé avec les masques, puis les respirateurs artificiels, maintenant avec les vaccins, mais on pourrait aussi parler des difficultés dans l’industrie automobile, celle des tracteurs aujourd’hui disparue, de l’aéronautique, des turbines pour l’énergie, du tourisme désormais avec un lourd plan de suppression d’emploi annoncé dans le groupe Accor cette semaine. Et, il faut examiner le déchainement avec lequel la grande presse –Le Figaro, Le Monde, Les Echos– se déchaine pour faire accepter l’achat de Carrefour par un groupe Canadien.

Au passage, il nous est parfois demandé pourquoi nous contestons la concentration des journaux et médias entre quelques mains, des possédants du capital. Nous venons d’en avoir une terrible démonstration.

Le groupe LVMH de M. Arnault est à la fois actionnaire de Carrefour et propriétaire du groupe de journaux « Les Echos - Le Parisien » ; le fait qu’il veuille vendre avec d’autres ses actions de Carrefour pour payer une part de l’achat du groupe américain de luxe Thyphanie a conduit naturellement les journaux dont il est propriétaire à demander d’accepter de vendre un fleuron, capitaliste certes, mais fleuron tout de même de la grande distribution française. Pire encore : la radio de service public offre tous les matins un éditorial économique à l’un de ses rédacteurs en chef pour faire accepter le système dont ce bradage. Le projet de vente de Carrefour n’a strictement rien à voir avec l’intérêt national, mais tout à voir avec l’intérêt de quatre capitalistes qui en faisant monter le prix de leurs actions en retireront une importante plus-value pendant que la caissière des supermarchés reste au régime sec, pour ne pas dire dans la précarité.

Il s’agit pourtant de ces caissières dont ces mêmes journaux ont loué il y a quelques mois le travail pour permettre aux citoyens de faire leurs courses. Une fois de plus, je me permets de redire que les travailleurs, les citoyens de France ont la chance de disposer d’un journal communiste avec l’Humanité.

Pour revenir à notre sujet, on ne peut pas dire que le pouvoir prépare l’avenir quand on constate que 9% des postes de travail supprimés le sont dans le secteur de la recherche. A ceci il faudrait ajouter le mauvais sort fait à l’école, à l’université, et le projet de supprimer les zones d’éducation prioritaire.

L’enjeu d’une réflexion nouvelle sur les moyens d’une planification démocratique pour redresser la France devrait être posé avec plus de force et de constance.

La stratégie du gouvernement n’est faite que de tâtonnement, parce que les causes des difficultés ne relèvent pas d’un diagnostic partagé. Les moyens de faire face à la pandémie non plus. Un large comité de combat contre la maladie associant réellement les élus, les syndicats, les groupes parlementaires, des chercheurs et médecins, des directeurs d’hôpitaux changeraient la manière de faire. Surtout, il conviendrait de garder le cap des préconisations de l’Organisation mondiale de la santé : tester-tracer-isoler en cas d’infection. Certes il y a aujourd’hui plus de tests mais il ne semble pas que la stratégie du traçage et de l’isolement soit mise en œuvre comme il faudrait.
 
____________
 
Une autre épidémie fait rage et cause des dégâts dans le sud-ouest de la France : la grippe aviaire dite « influenza aviaire » provoquée par le virus H5N8. En 2015-2016, le virus de cette grippe aviaire était le H5 N1. C’est ainsi la troisième fois que cette région est touchée par cette maladie qui fait des ravages dans les élevages de canard. On dénombre ce samedi 264 foyers dont 224 dans le département des Landes et déjà 700 000 volailles abattues.

Là encore c’est le système qui pousse à la concentration des élevages pour que chaque agriculteur puisse dégager un revenu minimum qui est pour une part essentielle la cause de la propagation de la maladie. Les oiseaux migrateurs, qui participent à la diffusion du virus, font d’autant plus de dégâts que la densité de volaille est importante et la production segmentée. Cela conduit à multiplier les déplacements de fermes en fermes accélérant la propagation du virus.

On constate d’ailleurs une mortalité exceptionnelle de ces oiseaux partie intégrante de ce que l’on appelle « l’avifaune sauvage ». Il n’y a pas de transmission du virus aux êtres humains.

Nous avons une pensée pour ces éleveurs qui, une nouvelle fois, souffrent durement et se retrouvent bien trop seuls. La solidarité nationale devrait pourtant leur être acquise.
Comme pour Covid-19, cette nouvelle épizootie est un nouveau signal d’alerte sur la préoccupante nature des problèmes environnementaux, avec la destruction des habitats naturels qui engendre le rapprochement entre faune sauvage et domestiques et des activités humaines, ce qui contribue à l’émergence de nouveaux virus. Là encore, il convient de revenir à une agriculture paysanne familiale avec des élevages plus petits, plus diversifiés. Mais cela ne peut se faire qu’en assurant un revenu décent aux travailleurs-paysans.
 
____________
 
Beaucoup de celles et de ceux qui ont l’habitude de s’informer sur l’actualité sportive, nationale ou internationale, avec nos confrères de L’Equipe sont frustrés de ne pas trouver leur journal depuis une semaine. Ce quotidien d’autant plus lu que les enjeux sportifs sont importants est précisément victime de la réduction des compétitions sportives. Comme dans d’autres journaux, des plans d’économies et de réductions d’effectifs sont en cours. Ces nouvelles inquiétantes surviennent après d’autres qui concernent désormais tous les journaux et menacent le pluralisme.

Ce mot, parfois incompris ou galvaudé, est porteur d’une charge culturelle mésestimée. En effet, moins de journalistes dans un journal c’est forcément moins d’enquêtes, moins de reportages, moins d’expertises faute de temps et de personnes pour les réaliser. Car faire un reportage, ou une enquête nécessite du temps, des échanges, des jours d’observations avant d’écrire son article. La qualité des journaux dépend donc du nombre de journalistes qui y travaillent et des moyens qu’on peut leur donner. Sans cela, l’uniformisation de l’information va se poursuivre, à priori de façon « naturelle » mais en fait à cause d’une insidieuse mécanique, mortifère pour sa qualité. Il y a bien ici un combat large à mener, non pas seulement pour empêcher des suppressions d’emplois –voir de services– dans les journaux et médias mais pour disposer de plus de journalistes et de médias traitant de l’actualité à partir « d’angles différents », faisant vivre la controverse politique, économique, sociale, idéologique, culturelle. C’est en ce sens qu’il est de la responsabilité constitutionnelle de l’Etat d’assurer ce pluralisme et d’empêcher la concentration accentuée des médias et journaux.

J’ai la semaine dernière ici même porté une violente critique non pas contre l’Etat mais contre les banques qui refusent d’octroyer un prêt non pas à l’Humanité mais à l’une de ses filiales, la régie publicitaire et d’événementiel Comédiance.

Vous avez été des centaines à relayer notre message sur les réseaux sociaux, provenant d’horizons divers, citoyens d’origines militantes multiples dont de nombreux parlementaires de différents groupes au Sénat et à l’Assemblée nationale. Nous vous remercions toutes et tous. Cet engagement a porté de premiers fruits non pas auprès des deux banques en question mais auprès du pouvoir politique qui, depuis plusieurs heures, s’engage pour trouver une solution.

Quel est notre problème ? Les budgets de communication publicitaire ont diminué et notre régie n’a pu organiser les événements prévus en 2020. Ceux-ci sont reportés pour cette année et 2022. Ceci fait que le modèle économique de Comédiance sur trois ans est parfaitement viable et est capable de supporter le remboursement d’un emprunt. Or, sous couvert de la fragilité de la presse et du fait que nous n’avons pas fait d’emprunt ces dernières années, ces banques nous ont confirmé en termes peu sympathiques vendredi matin en présence de l’un des commissaires à l’exécution du plan de continuation de l’Humanité qu’il refusait définitivement un prêt garanti par l’Etat, violant ainsi la convention qu’elles ont signé avec celui-ci pour le soutien aux entreprises, à l’emploi et à l’économie.

Ceci est totalement insupportable. D’autant plus que tous les journaux (à l’exception d’un magazine départemental) ont bénéficié de tels prêts et que le groupe Lagardère en a obtenu un d’une valeur de 465 millions d’euros.

Notre demande est de 2,3 millions d’euros. C’est donc bien une volonté de nous prendre à la gorge, alors que ces banques ne prennent strictement aucun risque. Nous allons donc mener toute cette semaine encore le combat pour obtenir satisfaction. 
 
 
Le relancement de La Terre est pour l’instant plutôt réussi avec une belle vente chez les marchands de journaux et déjà des centaines d’abonnements. Tout ce qui pourra être fait pour faire connaitre la revue et réaliser des abonnements permettra rapidement de franchir une nouvelle étape de développement.

Dans quelques jours va être inauguré le site internet de La Terre. Un site animé qui donnera plusieurs fois par semaine des informations, des analyses, des points de vue sur l’actualité du « vivant », les enjeux économiques et géopolitiques liés à l’agriculture, la biodiversité, l’alimentation et ceux de la vie rurale.
 
 
 
Retrouvez les émissions de "Au pied de la lettre"
 
Le 14 janvier dernier, Vincent Roy recevait Jean-Michel Delacomptée pour la sortie de son roman "Cabale à la cour" (Editions Robert Laffont).
 
Émissions antérieures:
1. Josyane Savigneau et Philippe Sollers, à retrouver ici.
2. Cécile Guilbert, vidéo ici.
3. Mohammed Aïssaoui, à retrouver ici.
4. Belinda Cannone, vidéo ici.
5. Jacques Weber, vidéo ici.
6. Bernard Vasseur, vidéo ici.
7- Pascal Ory, vidéo ici.
 
L'émission du 14 janvier avec Jean-Michel Delacomptée
 
 
 
'Une année américaine' : un numéro spécial de l'Humanité
 
A quelques joursde l'investiture de Joe Biden à la présidence des Etats Unis, l'Humanité fait le bilan des élections présidentielles et dresse un état des lieux de l'Amérique. 48 pages - 4,80 €
 
Acheter ici
 
 
TaF n°4
 
 
 
 
 
S'abonner
 
 
 
'Besoin de communisme' - un hors-série de l'Humanité
 
Avec ce numéro spécial publié à l’occasion du 100e anniversaire du Parti communiste français, l’Humanité a voulu explorer l’idée et la pratique communistes, leur passé, leur présent et leur avenir, en donnant à saisir leurs ressorts, à voir et comprendre les expériences qui s’en réclament, tout en sondant, dans le mouvement réel, leur potentialités futures. Le communisme a de l’avenir. À chacune et chacun de nous de lui donner substance et consistance dans les combats présents et à venir. Ces 124 pages vous y engagent.  - 8,90 €
 
Acheter ici
 
 
Vous souhaitant la meilleure semaine possible, recevez mes amicales salutations.

Patrick Le Hyaric
 
 
- - -
 
Pensez à faire connaître cette Lettre hebdomadaire autour de vous en la partageant ou en abonnant vos proches, amies, collègues...
 
 
 
Voir la version en ligne
 
 
Pour m'écrire:
SNJ l'Humanité - Patrick Le Hyaric
5, rue Pleyel - immeuble Calliope
93528 Saint-Denis cedex
01 49 22 72 18
Facebook
Twitter
Instagram
Youtube
 
 
© 2020 Patrick Le Hyaric
 
 
Cet email a été envoyé à michel.peyret@gmail.com.
Vous avez reçu cet email car vous vous êtes abonné à la Lettre de Patrick Le Hyaric.
 
Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Archives
Publicité